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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 17:53

Parfois, par rares fois, en refermant un roman, il vous prend l'irrésistible envie que tout le monde le lise, l'ait lu.

L'on en est ressorti ébloui et l'on aimerait voir de même se plisser les yeux aimés, comme une confirmation, une détromperie, un partage -mais non vieux tu as bien fait c'est le meilleur conseil de lecture qu'on m'ait donné- qui offre ce plaisir indicible d'avoir comblé à peu de frais et sans effort particulier.

Chacun pourrait citer ces titres qu'elle-ou-il a ainsi semés aux quatre vents avec un enthousiasme non feint.
Attention, il y va d'une certaine parcimonie. Si chaque volume achevé devient l'objet de votre prosélitisme, votre crédibilité en souffrira grandement.

 

Certains m'ont entendu dans le passé vanter entre (rares) autres "Voyage au bout de la nuit", "L'amour au temps du choléra" ou "Belle du Seigneur". Eh bien ces mêmes-là m'entendront dorénavant ajouter à cette liste vivifiante "Ada ou l'Ardeur", de Vladimir Nabokov. Non point pour une ressemblance -quoique- mais pour la similitude d'effet produit. Jubilation d'avoir été emporté à l'intérieur d'une oeuvre dans un tourbillon somnambulique, admiration infinie d'avoir lu ce que l'on aurait rêvé écrire soi-même tout en s'en sachant bien incapable, éveil après cet accès à ce qui nous pré-existait et que nous eussions fort bien pu ignorer par paresse ou inculture, fébrilité dans l'espoir qu'il dorme ailleurs une autre de ces perles de la création littéraire et qui nous sera un jour révélée.

 

Si Nabokov est marqué du sceau de l'a-moralité pour sa célèbre Dolores Hayes, Lola, Lolita -roman de la pédophilie aux dires des prudes- il ne se prive pas du "a-privatif" dans ce roman de l'inceste joyeux qui voit le narrateur - Van Veen, V.N., Vlad. Nab. ? - lutiner -voire pire- avec ardeur sa soeur Ada au long d'une épopée de quatre-vingt-trois ans.

 

Pas un mot du style, il vous faudra vous y prêter vous-mêmes. Indescriptible, mêlant jusqu'à cinq langues sans que cela soulève la moindre objection, alternant allitérations forcées, jeux de mots russo-franco-anglais (lire les notes de fin d'ouvrage au fur et à mesure), usage répétitif des parenthèses, soi-disant annotations a posteriori de la main d'Ada, idem soi-disant de l'éditeur, passage subreptice de la troisième à la première personne (puis insensiblement chemin inverse) dudit narrateur, rien n'est épargné au pauvre lecteur qui mettra quand même quelques chapitres à s'accoutumer à une telle liberté.

 

Je n'en dis pas plus. Ada ou l'Ardeur, Vladimir Nabokov, Ed. Folio, 700 pages et onze euros de pur bonheur.

On en reparle?

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 21:19

Comprenez-moi. Comprenez-moi bien et mettez-vous à ma place. Vous, vous saviez ! Vous la connaissiez. Vous l’aviez probablement déjà vue incarnant telle ou telle héroïne du répertoire, défendant avec ardeur tel ou tel texte. Moi pas. Je l’avais simplement croisée sur un plateau de télévision, tous deux soumis au stress du laminoir, concentrés sur ce qui était attendu par ces caméras, par ce chronomètre. Trois minutes au maquillage, guère plus au démaquillage, la seule complicité d’une invitation à cette première.

 

Mais vous... vous qui l’aviez déjà applaudie, déjà encensée. Ne me mentez pas, je vous ai vus l’entourer au foyer, j’ai lu dans vos yeux l’affection ancienne que vous lui portez. Le choc n’aura pas été aussi rude pour vous. Pas aussi violent. Vous en sortez indemnes. Heureux, admiratifs, confirmés, enthousiastes, mais indemnes.

 

Moi pas. J’étais ignorant, sachez-le. Peu enclin au théâtre, oscillant entre l’outrance du boulevard et les bâillements du classique, craintif même de cet exercice du monologue qui ne souffre que la perfection, il aura fallu que l’invitation soit charmante pour que je l’honore.

Lumières, bande-son, le plaid remue, s’abaisse enfin… Ce n’est pas Julie qui est venue ce soir, c’est Grisélidis. En personne. Une Grisélidis romantique et gouailleuse, vulgaire et noble, cynique et crédule, une Grisélidis sans fard, celle des rêves et des réalités, celle des odeurs et des bruits, gitane des amours tarifées, petite fille délicieusement ballottée par des bras sombres et musclés, professionnelle sans états d’âme quand il s’agit de nourrir ses enfants, folle d’une saine folie, sans illusions au cœur de ses illusions.

 

Dites-moi, chers co-spectateurs, chers communiants… en toute sincérité. Avez-vous vu Julie Allainmat sur scène un seul instant avant la salve d’applaudissements qui nous fit penser que nous étions cinq cents ? Seriez-vous capable de lire trois lignes des « carnets de bal d’une courtisane » ou de « la passe imaginaire » sans voir se réincarner Julie en Grisélidis, Grisélidis en Julie ? La fusion est troublante, concédez-le. Ou bien ai-je été irradié par l’énergie de ces deux femmes qui n’en font qu’une, au point d’en perdre la raison…

Hommage à ceux qui ont permis la magie d’hier, par avance hommage à ceux des prochaines soirées. Hommage à l’équipe qui t’entoure, hommage à ton public, Julie-Grisélidis, mais d’abord hommage à ta personne, à ta présence, à ta puissance.

 

Respectueusement,

Jérôme Descîmes.

 

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 09:13

Après Tintin au Congo, Martine à la plage, voici Jérôme Descîmes à la télé.

 

 

Le mercredi 22 mars à 22:50 dans l'émission "La mensuelle" sur France 3 Normandie, les couche-tard auront pu voir (façon de parler) Jérôme Descîmes en chair et en os, ou plutôt en perruque et en loup.

Allez directement à 34:10

 

http://www.pluzz.fr/normandie-la-mensuelle-2012-02-22-22h55.html

 


 

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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 07:44

La première coquille protectrice des testicules a été confectionnée pour les cyclistes, à Chicago, en 1874… et le port du casque de moto protecteur n’est devenu obligatoire qu’en 1973… En extrapolant, en ironisant, on peut se rendre compte qu’il aurait donc fallu un siècle aux hommes pour comprendre que le cerveau est aussi important que les couilles !


(in L'orient du jour - Quotidien libanais 10/10/2011 - cité par Agnès Giard)

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 18:45

... qui aura été le premier à mettre Guéant face à ses contradictions.

Des députés comme M. Letchimy vous réconcilieraient presque avec la politique, dans le sens noble du terme.

letchimy.jpg

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 07:58

Si l'on en croit l'excellent Robert & Collins, dictionnaire anglais-français:

"Standard" : ordinaire, normal

"Poor" : pauvre

Voici ce qui arrive à ceux qui passent entre les mains d'une agence ultralibérale.

S'ils étaient raisonnablement "rich", ils deviennent "standard"; et s'ils étaient "standard", il deviennent "poor".

Cette agence est donc peuplée de gens honnêtes. La preuve? Leur propre nom éclaire leur rôle.

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 13:59

détail pub mag litt    jerome.descimes@voila.fr

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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 06:23

Paru depuis le 11 janvier 2011 aux éditions Beauchesne, dans la collection Feuilles:

 

http://www.editions-beauchesne.com/product_info.php?cPath=71_114&products_id=947

 

recto-linge-copie-1.jpg

verso-linge.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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